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Lifemarks

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Satan

 

Regarde au loin,
Que vois-tu ?
Qu’entends-tu?
C’est la mer agitée de mon chagrin
Le bruit des vagues s’écrasant sur mes mains abimées. Je pleurs,

Je pleurs des larmes de verre,
Telle ma confiance, telle ma vitalité,
Elles se brisent et marquent ma peau de cicatrices profondes.

Tu vois l’horizon là-bas, qui se dessine au levé d’un soleil trop fade ? Il est voilé par la brume de mes pensées.
Perdue dans la buée, une lueur transperce la fumée épaisse.
Cette lumière, est-ce que c’est toi ?

Es-tu venu me sauver de cette ivresse ?
Es-tu venu m’extirper de cette détresse ?
J’avance, aveugle, les yeux bandés, les mains tendues
Je te cherche, dans le brouillard, je m’engouffre à ta rencontre.

J’entend une voix. Mais cette voix est faible, presque inaudible.
Cette lueur d’espoir, ne serait-ce donc qu’une façade?
Tu n’es pas là. Il n’y a rien, juste cette voix au loin.
Ce n’est pas une voix rassurante. Ce n’est d’ailleurs plus une voix.
Elle s’est éteinte pour laisser place à un bruit, sombre et terrifiant.
On dirait le son d’un crâne qui se brise, laissant s’échapper l’éclat de la douleur.

Pourquoi m’as-tu abandonné ?
J’avais besoin de toi pour me relever, j’ai cherché ta main en vain,
Mais tout ce que j’ai pu trouver c’est ton silence.
Tout ce que j’ai pu apercevoir, c’est la courbe de ton dos tourné, redressé. Ce n’est pas toi que j’ai percuté, mais un mur.
Pourquoi me tournes-tu le dos ?
Je fais face à une armure, impossible de te toucher, tu es scellé.

Je pleurs pour toi, je pleurs à cause de toi.
J’ai mal pour toi, j’ai mal à cause de toi.
Je m’inquiète pour toi, je m’inquiète à cause de toi.
Je souris pour toi, je souris à cause de toi.
Je suis en colère pour toi, je suis en colère à cause de toi. Je vis pour toi, je vis à cause de toi.
Je pourrais mourir pour toi, je pourrais mourir à cause de toi. Tu es ma cause, j’en subis les conséquences.

Pourquoi quand tu es là, je sens mes démons intérieurs se réveiller ?
Pourquoi quand tu n’es pas là, c’est comme si mon d’ange gardien m’avait oublié ? Il n’y a pas si longtemps, j’ai vu Satan.
Il avait les traits d’un ange, le corps d’un être d’une rare beauté, les yeux d’un homme au coeur pur.
Bien-sûr, c’était un masque réussi. Il ne pouvait cacher sa vraie nature.
Quand nos regards se sont croisés, il s’est transformé.

Ce n’est plus les traits d’un ange qui se sont dessinés, mais le visage d’un être familier.
J’ai commencé à discerner tes yeux, ton nez, ta bouche, tes cheveux, tes mains. Il s’est alors approché, et m’a murmuré ton nom.

J’en ai eu des frissons.
Il m’a alors dit, d’un air apaisé, que j’étais amoureuse d’un démon.
Il a ensuite posé sa main, ta main, sur ma joue, son visage s’est rapproché et il m’a embrassé.
Mon coeur s’est enflammé, d’amour et de douleur.
J’étais aux anges tout en ayant peur.

J’ai fermé les yeux pour ne pas y croire.
C’était ta bouche que je sentais sur mes lèvres.
C’était tes yeux qui me fixaient.
C’était tes mains que je sentais.
C’était dans tes cheveux que ma mains s’était engouffrée.
Il paraît que les démons n’ont pas de coeur, qu’ils ne connaissent que le langage de la douleur.
Est-ce que quand je te parle tu n’entends que mon agonie ?
Est-ce que quand je te touche tu ne sens que ma peine ?
Est-ce que quand je te regarde tu ne vois que ma souffrance ?
Tu ne comprends pas l’amour, car tu n’en perçois que la tristesse qui en découle.

Je ferme les yeux sur toi, pour ne pas y croire.
Je sens ton coeur battre quand je suis dans tes bras.
Je sens la chaleur de ton corps quand je suis près de toi. Je lis notre lien dans tes yeux quand je te regarde.
Et pourtant je persiste à me cogner contre ton dos tourné. A chaque ouverture, tu te refermes.
Alors je ferme les yeux pour ne pas y croire.

Quand j’ose enfin les ouvrir, ce n’est plus toi face à moi.
C’est moi.
En me plongeant dans l’océan noir de tes yeux, je suis tombée sur un miroir. Après ce baisé que tu m’as accordé, tu t’es envolé, et fais place à mon reflet. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Je me vois dans toi.
J’entend une voix lointaine dans ma tête.
C’est Satan, c’est toi, mon ange démoniaque.
Tu me murmures discrètement ton nom.
Le bruit des vagues s’adoucit, la brume se dissipe, l’horizon se dessine alors nettement.
Un cri surgit de l’oubli.
C’est Satan, c’est toi mon ange démoniaque
Tu cries ton nom.
Mes yeux se referment, le miroir se brise, mon reflet disparait.
Je sens une main sur ma joue.
C’est Satan, c’est toi mon ange.
Je rouvre les yeux, et je ne vois plus que toi.
Je ne vois plus que moi dans tes yeux, une main sur ta joue, ma main sur ma joue.

Un cri surgit de l’oubli.
C’est Satan, c’est toi mon ange démoniaque Tu cries mon nom.

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Poupée

 

 

Je pars à la dérive

Je suis ivre

Ivre d’amour et de haine.

Je suis à la traine    

Je t’aime.

Je t’haine.

 

Je suis perdue  

Qui es-tu ?

Mon ami, mon amant, mon tyran.

Peut-être une combinaison des trois

Tu es mon roi

Toi, toi, toi,

Et moi ?

Je n’existe qu’à travers toi

Mon héroïne.

Tu me tues

Je suis perdue.

 

Silence, patience, dépendence.

Enchaînée, emprisonnée

J’ai perdu ma liberté.

Tu me l’as enlevée

Mon amour

Pour toujours.

 

Ton corps me hante

Je suis désespérée

Pourquoi m’as-tu enlevée ?

C’est insupportable

Je t’appartiens

Marionnette

Tu m’as coupé les mains

Attachée, baillonnée

Tu ne vois que mes seins

Tu m’as enlevée les reins

Je ne suis plus rien.

Poupée.

 

Pourquoi es-tu si envoûtant ?

Tu es le vent

Tu es l’océan

Tu es terrifiant.

Si imprévisible

Je te suis invisible.

Tu m’as figée

Dans ton quotidien je suis peinte

Incrustée dans ton monde

Je suis devenue un vase, ton vase.

Tu peux me casser et me recoller

Encore et encore

Morceaux par morceaux

Mais je ne serais jamais plus solide.

Fragile

Brisée

Oubliée.

Morte.

 

Tu me bouffes

Je suis ta pouffe

Ta pantoufle

Ton pull du dimanche

Ton doudou égaré

Soyons franche

Dans mes yeux

Tu ne vois pas l’amour

Mais juste un jeu.

Mon cœur amoureux

Tu lui mets le feu

J’ai mal

Tu es le mal.

 

Aveuglé par ta confiance

Tu ne vois pas ma souffrance.

Constance

Démence

Dépendence

Absence

Ton absence.

Ta démence

Ta présence

Va t’en, éloigne-toi, cache-toi

Ne reviens pas

Libère-moi

De ta présence

De ta démence

De ma souffrance.

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